Nous nous levons à la bourre car, contrairement à mon habitude et sûrement à cause de la fatigue, je ne me suis pas réveillé tout seul. Nous avons juste le temps de prendre un petit déjeuner copieux avant de nous engouffrer dans le minibus.
Vincent nous annonce que le tremblement de terre au Japon a été suivi d'un tsunami gigantesque qui a fait au moins 20 000 morts et pire que cela a provoqué l'explosion de 3 réacteurs dans une centrale nucléaire. Il a pu glaner ces informations grâce à son I phone. La censure est telle sur Internet qu'il n'a accès qu'à certaines nouvelles brèves d'agence de presse. Impossible d'avoir un accès approfondi à des journaux en ligne comme le Monde. D'ailleurs les journaux occidentaux sont absents des kiosques même à Pékin.
Il nous apprend aussi que l'OTAN, la France en tête commence à bombarder les positions de Kadafi en Libye.
Vincent nous annonce que le tremblement de terre au Japon a été suivi d'un tsunami gigantesque qui a fait au moins 20 000 morts et pire que cela a provoqué l'explosion de 3 réacteurs dans une centrale nucléaire. Il a pu glaner ces informations grâce à son I phone. La censure est telle sur Internet qu'il n'a accès qu'à certaines nouvelles brèves d'agence de presse. Impossible d'avoir un accès approfondi à des journaux en ligne comme le Monde. D'ailleurs les journaux occidentaux sont absents des kiosques même à Pékin.
Il nous apprend aussi que l'OTAN, la France en tête commence à bombarder les positions de Kadafi en Libye.
La nuit a été profitable. Le temps est doux. Nous sommes en forme bien que Jacky tousse beaucoup. Sûrement un problème d’allergie.
Et voilà c’est parti pour un long périple. Sur la route un panneau de propagande qui fait l’éloge des minorités : « Union entre les minorités pour une civilisation stable »
Le paysage est verdoyant et les arbres fruitiers sont en fleur. Nous sommes confrontés tout à coup à un embouteillage énorme. Il y a un contrôle de police sur la route et nous découvrons une particularité de la conduite chinoise :
Plutôt que d’attendre patiemment son tour pour passer, chacun crée une file supplémentaire sur la gauche dans l’espoir de doubler et de gagner quelques mètres. Comme ceux d’en face font de même, la situation devient vite inextricable. Nous retrouverons bien souvent ce comportement idiot!
Pendant ce temps là, Yang qui se souvient de sa jeunesse communiste essaie de lancer Andrey dans un duo de chansons soviétiques, pardon russes.
Souvent celui-ci a du mal à reconnaître la mélodie car elle a été arrangée à la sauce chinoise. Lorsqu’il y réussit, il reprend la ritournelle au grand ravissement de Yang.
Finalement le bouchon se résorbe et nous continuons notre périple au milieu des rizières, des champs de vigne, de blé et de mais. Comme nous sommes en milieu tropical, il y a deux récoltes par an. Nous voyons nos premiers buffles dans les champs.
Vers midi nous nous arrêtons dans un restaurant au bord de la route. Comme hier, c’est Yang qui choisit le menu en prenant soin que la cuisine ne soit pas trop épicée comme l’aime les chinois. L’endroit est bondé et bruyant mais la cuisine excellente. Beaucoup de légumes.
Parvenu à ce point du récit, il faut que je vous fasse part de quelques particularités de la Chine afin que les personnes délicates ne soient pas prises au dépourvu si elles veulent entreprendre un voyage dans ce pays.
- Mis à par les grands hôtels ou restaurants, les toilettes sont assez rudimentaires. Les plus évoluées consistent en une suite de box sans portes munis de toilettes à la turque. Les plus sommaires consistent en une rigole chargée de tout collecter où les gens font leur besoin à la queue leu leu. Les chinois ne sont pas gênés par ce manque d’intimité. Comme dirait Vincent, c’est assez sain car il n’y a pas de contact avec les poignées de porte ou la cuvette !
- La vaisselle des restaurants, sauf ceux fréquentés par les touristes est lavée dans une petite bassine. Le résultat final quant à la propreté est approximatif mais il suffit de nettoyer négligemment l’assiette avec une serviette avant de s’en servir.
- Il n’y a aucun plat préparé à l’avance. Tous les légumes disponibles sont sur un présentoir à l’entrée du restaurant. On donne son choix au cuisinier et celui-ci découpe les légumes sélectionnés et les cuisine rapidement dans un wok. Ce système élimine beaucoup de problèmes liés à l’hygiène dans la préparation culinaire.
- Il n’y a pas de dessert dans les restaurants chinois.
Un exemple de toilettes publiques:
Un exemple de présentation de légumes:
Un exemple de vaisselle :
En sortant du restaurant nous achetons des mandarines excellentes à une paysanne installée au bord de la route et nous voilà repartis au milieu des champs de colza, de choux, de kapokiers arborant de magnifiques fleurs rouges! Nous empruntons pour quelques kilomètres une autoroute ultramoderne. Au péage de sortie, un bufflon broute le peu d’herbe qu’il peut trouver et un homme déambule avec un serpent vivant dans les bras. Commence alors une route sinueuse bordée de pêchers en fleur. Plus loin nous traversons une forêt de pin et d'eucalyptus tous plus déplumés les uns que les autres. Brigitte émet l’hypothèse que les feuilles ou les aiguilles sont utilisées pour le chauffage ou tout au moins la cuisine.
En sortant du restaurant nous achetons des mandarines excellentes à une paysanne installée au bord de la route et nous voilà repartis au milieu des champs de colza, de choux, de kapokiers arborant de magnifiques fleurs rouges! Nous empruntons pour quelques kilomètres une autoroute ultramoderne. Au péage de sortie, un bufflon broute le peu d’herbe qu’il peut trouver et un homme déambule avec un serpent vivant dans les bras. Commence alors une route sinueuse bordée de pêchers en fleur. Plus loin nous traversons une forêt de pin et d'eucalyptus tous plus déplumés les uns que les autres. Brigitte émet l’hypothèse que les feuilles ou les aiguilles sont utilisées pour le chauffage ou tout au moins la cuisine.
Ces longs trajets sont propices aux discussions et au partage des connaissances. Vincent nous parle de la richesse des sinogrammes qui permettent d’introduire par exemple le nom des enseignes commerciales occidentales. Ainsi l’onomatopée « Carrefour » se traduit par « joie, bonheur de la famille ».
Nous commençons aussi grâce à Brigitte à nous initier à l’Arpitan.
Le franco provençal ou arpitan, qui signifie montagnard ou berger, est une langue romane parlée en France, en Suisse et en Italie. C’est l’une des langues distinctes du groupe linguistique gallo-roman, il présente certains traits communs avec le français et avec l’occitan.
Le premier mot appris est la "pive" qui est en fait la pomme de sapin.
Nous traversons maintenant une vallée encaissée dans laquelle la lumière est magnifique. C’est l’heure ou les paysans rentrent des champs. Il y a beaucoup de charrettes sur la route.
Il est presque 18 heures lorsque nous atteignons Guangnan. Il y a encore des vestiges des décorations de la fête du nouvel an chinois appelée ici fête du printemps.
Contrairement à ce que représente la photo, cette année est l’année du lapin.
Contrairement à ce que représente la photo, cette année est l’année du lapin.
Ni Yang ni le chauffeur ne semblent connaître la route à suivre. Après quelques coups de téléphone, nous prenons à bord le chef du village de Bamei qui grâce à la traduction de Yang nous explique la situation. Les habitants du village se sont révoltés contre le gouverneur car ce dernier les spolie sur les recettes du transport en barque que les touristes doivent emprunter pour se rendre dans le village. La voie fluviale est donc bloquée et aucun touriste ne peut rejoindre Bamei. Il existe cependant une solution qui consiste à utiliser une piste très peu fréquentée et difficile d’accès. Vincent opte pour cette solution. 30 kms plus loin et après avoir zigzagué entre les buffles qui rentrent au bercail, nous voilà maintenant au village de Fali, à l’entrée de la rivière souterraine qui mène à Bamei. L’eau est d’un vert magnifique.
On se ballade quelques minutes sur ce débarcadère avec les petites barques de pêcheurs vides en regrettant de ne pouvoir arriver à Bamei par la rivière.
On se ballade quelques minutes sur ce débarcadère avec les petites barques de pêcheurs vides en regrettant de ne pouvoir arriver à Bamei par la rivière.
De retour vers le parking du village, nous sommes bloqués par un gros camion chargé de canne à sucre. Notre chauffeur est contraint à une marche arrière plus que problématique pour le laisser passer. Sur le parking nous troquons notre bus, trop important pour la taille de la piste, pour un petit minibus de 7 places. On prend chacun quelques affaires pour passer la nuit, qui d’ailleurs est en train de tomber, et on s’y entasse à 10 (nous 6, la guide le chef du village, l’hôte qui va nous héberger pour la nuit et le chauffeur). Yang est très inquiète parce qu’on ne respecte pas les règles de sécurité. Le petit bus commence une longue montée sur une piste un peu défoncée. Arrivés presque au sommet du col nous sommes obligés de descendre afin que le véhicule franchisse une ornière un peu plus profonde que les autres. Une fois l’obstacle franchi, nous commençons une descente pas piquée des vers. Heureusement que la nuit nous empêche de voir les précipices qui bordent sûrement la piste. Pourvu qu’on ne croise pas de véhicule venant en sens inverse !
Enfin au bout d’une demie heure nous arrivons sur la grande place de Bamei. Nous rejoignons à pied la maison de notre hôte où nous attend le repas préparé par sa femme. Le temps étant agréable nous mangeons à l’extérieur. Les légumes sont excellents mais le canard est cuisiné d’une drôle de façon : Il a été découpé en morceaux mis dans un wok avec quelques légumes (os compris) et très peu cuit !
Le repas fini, nous prenons possession de notre chambre rustique mais confortable. J'espère que nous allons bien dormir sous le portrait de Mao.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire