Lundi 21 Mars: De Xizhou à Shaxi

Nous nous réveillons après une bonne nuit de sommeil. Jacky n'a pas trop toussé. Nous nous habillons prestement pour rejoindre la salle du petit déjeuner. Il y a toujours autant de vent. Vincent doit être désolé car il espérait pouvoir ce matin se rendre de bonne heure prendre le télésiège pour monter dans la montagne. Sitôt le petit déjeuner avalé, nous grimpons dans notre minibus direction Shaxi. Cette ville était une étape importante sur la route du thé vers le Tibet. Les chinois fournissait du thé aux tibétains qui en échange leur fournissait de magnifique chevaux et des plantes médicinales. Le thé est vital pour la santé des tibétains. Privé de légumes leur corps ne survivrait pas sans l'apport du thé. Aujourd’hui il existe une route plus moderne plus à l'est qui a mis Shaxi un peu à l'écart.
On voit cependant des bornes kilométriques qui donne la distance de Lassa: 2300 kms!
Il faut environ 5 jours pour atteindre la capitale du Tibet. Les caravanes de chevaux mettaient 3 mois et 3 mois encore pour revenir. En 3 mois le thé fermente naturellement et acquiert de nouvelles propriétés pour la santé.C'est pour ça que les tibétains boivent du thé fermenté.
Notre guide a  peur que l'on s’ennuie sur la route et nous propose d’allumer la télé qui est dans le bus. On refuse car il y a tellement de choses à voir sur la route.Il sort une flute de son sac et nous joue les mélodies de son ethnie Bai. Je l’enregistre, il est très content. Il nous parle un peu de son ethnie.Les Bai parlent leur dialecte qui n'est pas le chinois mais n'ont pas d'écriture propre. Ils utilisent les sinogrammes plus communément appelé "la langue commune".
On croise beaucoup de mes petits camions fétiches. Ces engins ne coutent que 10000 yuans et permettent aux petits paysans de transporter à peu près tout. En plus d'être polluants ils sont dangereux car toujours en excès de poids et roulant très lentement.
Il y a des fours à brique tout le long de la route.
 Nous traversons un village où des paysans vendent des tiges d'ail à consommer. On en a mangé et c'est très bon.
Plus loin c'est un village qui possède des sources d'eau chaude très prisées des chinois. Il y a des magasins qui vendent des bouées comme dans nos stations balnéaires. Nous visitons un de ces spas géants. L'eau est en effet bien chaude!
Partout des routes en construction et très larges. Plus loin, un cimetière avec de très vieilles tombes cylindriques semi enterrées.Le guide ne peut en expliquer la provenance car ma question sort des sentiers battus.
Tous les eucalyptus de part et d'autre sont taillés de façon sauvage. Les paysans utilisent le bois pour le chauffage et les feuilles pour faire du compost peut être.
Notre guide nous signale que la pagode que nous venons de voir est dédiée à la pluie.
On quitte le pays des Bai pour celui des Nashi ,l'ethnie de notre chauffeuse.
Nous nous arrêtons dans un petit village à 2500m d’altitude pour le repas de midi. Le restaurant est sympa.
Ce qui est bien dans ces restaurants c'est qu'on choisit ses légumes frais 
 qui vont être cuits ensuite par ces charmantes cuisinières.

Cette façon de faire est devenue à la mode chez nous dans les chaînes de restauration asiatiques.
Le cuisinier qui est débordé n'a pas le temps de nous servir. Ce sont notre guide et Andrey qui le suppléent.Le repas est excellent:
Boudin de riz, aubergines, petits poids gourmands sautés avec de la poitrine fumée, beignets de poulet avec du piment, fromage de chèvre frais sauté et servi avec du sucre, melon amer en brouillade, œufs dur de canne et pommes de terre en paillasson.
Reprenant notre périple, nous nous écartons de la route principale pour grimper dans les montagnes Shibaoshan où  se trouvent des grottes bouddhiques vieilles de 800 ans. Elles sont aussi appelées grottes du mont du trésor de pierre. Brigitte,  qui est de plus en plus fatiguée, préfère nous attendre sur le parking avec Andrey .Il faut descendre un bon quart d'heure avant d'y arriver et la remontée risque d’être difficile. Les grottes sont vraiment dans des endroits inaccessibles. C'est dommage, on ne peut en visiter que quelques unes et les photos à l'intérieur sont interdites. Des gardiens veillent. Les peintures  sont magnifiques. Notre guide nous explique le contenu de chacune d'elles.

Sur la route du retour, il y a des singes sauvages. Le bus s'arrête. Ils nous observent longuement avant de s'éloigner. Nous les prenons en photo en nous tenant à distance. Il n'est pas question de se faire mordre et se retrouver dans un hôpital chinois en quarantaine sanitaire.

Nous sommes redescendus dans la vallée de Shaxi et faisons de la dérive. En effet Vincent veut absolument voir une Guest House dont il a entendu parler. La chauffeuse et le guide ne connaissent pas du tout. Finalement suite à des explications données par des locaux, le bus emprunte un chemin avec des chicanes à l'entrée, surement pour préserver le site des gros autocars de touristes. On arrive devant une belle demeure. Le guide, après avoir interrogé un paysan qui passait par là, signifie à Vincent que l'endroit est fermé. Vincent insiste et frappe à la porte. Ce sont des jeunes touristes américains qui nous accueillent. Ils appellent le gérant qui nous fait visiter les lieux. L'endroit est reposant, les chambres très correctes. Il n'y a pas l'eau courante mais bon. Encore un endroit dont Vincent a le secret!

Nous ne dormirons pas là ce soir mais à Shaxi au Laomadian Lodge, où nous arrivons une demie heure plus tard. C'est un ancien caravansérail de la route du thé.
De chaque côté du patio se trouvent les chambres avec murs, portes et fenêtres en bois.
Notre lit est muni d'une somptueuse moustiquaire en forme de baldaquin.

Le mur intérieur est adossé au rocher.
 Nous nous baladons maintenant dans les vieilles rues du village.
A part nous et quelques habitants, il n'y a pas grand monde.Voilà un peu à l'écart du village le temple bouddhiste dédié aux lions.
 Malheureusement il est fermé et on ne peut le visiter. On continue notre marche. Brigitte a de plus en plus de mal à nous suivre. Sa chute et sa crève commencent à peser lourdement.
Nous sommes maintenant en présence d'une image de la Chine éternelle:  Un paysan qui traverse un pont vieux de 500 ans environ avec son buffle.
 Ces statues à la mine patibulaire sont censées protéger ceux qui passent le pont.
 Il y a avant le pont un petit autel où les gens versent des offrandes pour s'assurer de le passer  sans encombre.
Nous traversons le pont sans déposer d'offrandes. On prend des risques! Arrive une bande de jeunes qui ont l'air plus défoncés les uns que les autres. Enfin un peut être plus car il a du mal à marcher. Est-ce l’alcool ou autre chose? Il a les yeux exorbités. Mais bon ça va, ils ne sont pas agressifs, je me demande même s'ils ont remarqué notre présence.
Nos pas nous ramènent à l'intérieur des remparts, au centre du village .
Notre guide nous emmène dans un restaurant sympa avec de belles plantes à l'entrée. Au menu: pieds de porc. Pour regagner l'autel, Brigitte est tellement fatiguée que Vincent doit lui trouver un taxi moto, bien que l'autel soit à peine à 5 minutes à pied. Elle a du mal à grimper à l'arrière de l'habitacle. Heureusement les gens sont plein de sollicitude pour elle. Voilà, il est 20h30, après une bonne douche on s'enfonce dans notre grand lit et on s'endort comme des loirs malgré les quintes de toux de Brigitte dans la chambre à côté.

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