Il fait toujours aussi froid et il y a toujours autant de brouillard. Nous montons tous au deuxième étage. Il y a un balcon où on peut admirer les rizières. Le brouillard gâche tout. Un photographe chinois attend le soleil depuis une semaine dans sa chambre!
Le petit déjeuner est vite avalé dans le froid et nous prenons congé de nos hôtes pour tenter de voir ces fameuses rizières. Nous nous arrêtons à un point de vue spécial touriste. Vu le temps, il n'y a que nous. Nous ramassons un peu de neige glacée pour la montrer à Yang qui n'a toujours pas digéré qu'il neige en plein pays tropical! Il y a un magasin de souvenir ouvert aux quatre vents dans lequel les vendeuses se gèlent.
Un petit miracle se produit, le brouillard se déchire un peu et nous pouvons apercevoir la quête de notre Graal.
Voilà , c'est fini, le brouillard revient avec la pluie. Vincent décide d'aller à Baohua, un autre site de rizières moins bien connu et donc bien moins fréquenté que Yuanyang. Et puis on peut rêver, peut-être qu'il fera beau là bas!
Nous repassons sur le lieu du grand embouteillage d'hier. C'est plus fluide car la police fait la circulation. Nous redescendons dans la vallée par la même route. Il y a toujours autant de camions. Heureusement que le brouillard nous cache les précipices, on a moins peur.
Nous arrivons à Xinjie , la vieille ville de Yuanyang , dans un chaos indescriptible. Les chinois ont l'habitude d'arrêter leur véhicule où bon leur semble sans se préoccuper de la gêne éventuelle. Deux camions peuvent être garés chacun d'un côté de la route au même endroit. Cela génère des embouteillages et des concerts de klaxon.
Notre chauffeur se gare sur le parking d'un hôtel. Nous courrons nous réfugier dans le hall pour prendre un peu de chaleur.
Nous nous sentons assez réchauffés pour aller visiter le marché qui a lieu les jours du singe, du rat et du dragon. On doit être un de ces jours là car les rues sont très animées. Nous entrons dans un marché sur deux niveaux. Dans le brouillard c'est assez irréel.
Les femmes Hani ou Yi sont vêtues de leurs costumes traditionnels avec deux grands mouchoirs dans le dos.
Ceux des Yi sont très colorés tandis qu'un de ceux des Hani est noir.
Nous reprenons notre périple. Après avoir traversé le fleuve rouge qui s'est transformé en un gigantesque torrent à cause de la pluie, nous nous arrêtons dans un restaurant au bord de la route. Encore une fois merci à Yang pour le repas qu'elle nous concocte.
Nous quittons la vallée pour grimper dans la montagne. La route est heureusement moins fréquentée que la veille. Le seul problème est que ni Yang ni le chauffeur ne savent rejoindre Baohua. Ils demandent souvent à des gens au bord de la route qui n'en savent pas plus. Au bout de quelques temps, la chance nous sourit en la personne d'un chauffeur routier qui fait du stop pour aller récupérer son camion à Baohua précisément. Il embarque avec nous et nous arrivons à notre but après 2h30 de dérive. Il est 4h de l'après midi et il fait toujours aussi froid. A la maison d'hôte où nous devons passer la nuit on nous dit qu'à cause du froid et de l'humidité les draps sont trempés et qu'il est impossible de les faire sécher. De plus il n'y a pas, comme la veille, des sur-matelas chauffants et aucune pièce n'est chauffée. Très dépités nous décidons de regagner la vallée pour des lieux plus cléments.
Nous traversons les rizières qui sont de chaque côté de la route. Il commence à y avoir de belles éclaircies qui nous permettent d'admirer l'ingéniosité des Hani quant au système d'irrigation. Une rizière doit être absolument plate, si bien que les parcelles sont très petites pour garantir la meilleure horizontalité possible.
Un paysan travaille malgré le froid et la pluie.
Les rizières s'étendent à perte de vue vers le bas, vers le haut.
Au fur et à mesure que nous redescendons dans la vallée les rizières se font de moins en moins nombreuses. Notre chauffeur conduit de manière de plus en plus détestable. Il coupe les virages sans aucune visibilité et n'essaie pas d'éviter les nombreux nids de poule de la chaussée. Heureusement il y a très peu de circulation.
Souvent la route est déviée car les ponts qui enjambent les nombreux torrents sont soit en construction soit en réparation. Il lui arrive de ne pas voir les panneaux de déviation, on est obligé de crier pour qu'il s'arrête.
Au fond de la vallée encaissée, la route est carrément lugubre avec d'innombrables pierres sur la chaussée qui on dégringolé des falaises. Soudain, le bus prend un trou à pleine vitesse, on saute tous de nos sièges jusqu'au plafond. J'ai le dos complètement bousillé. Je suis obligé de prendre un antalgique pour calmer la douleur qui me transperce. Je hais ce chauffeur. Le choc a été si violent que la fermeture de la porte est cassée. Il est obligé de l'attacher avec des ficelles et on finit le voyage avec cette dernière à moitié ouverte.
Il est 21h lorsque nous arrivons à Jianshui complètement épuisés et énervés. Heureusement Vincent a pitié de nous et nous nous retrouvons dans l'hôtel à l'intérieur des jardins de la famille Zhu.
Nous prenons chacun possession de notre chambre fermée par un gros cadenas. Elle est simple mais très confortable. Après avoir déposé nos affaires nous allons dîner au même restaurant que lors de notre premier passage dans cette ville. Vincent a eu la bonne idée de les prévenir de notre arrivée tardive lorsque nous étions encore dans le bus. Les chinois mangent très tôt et très rapidement vers 18h. 21h est plutôt l'heure à laquelle les restaurants ferment.
Après un repas encore une fois varié et délicieux, nous regagnons l'hôtel. L’atmosphère est étrange. Nous traversons les jardins silencieux. Il n'y a plus que nous dans ce domaine. Après une bonne douche, nous nous endormons sans problème et bien au chaud dans un lit avec une moustiquaire géante en forme de baldaquin.
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