Jeudi 24 Mars: De Shangri-la à Baishui puis Shangri-la

Nous nous levons vers 6h30. Jacky a bien dormi mais est toujours un peu patraque à cause de l'altitude. J'ai bien dormi aussi mais je commence à tousser sérieusement. Après que Jacky se soit pris une bonne douche, nous allons petit déjeuner. Il fait un peu frisquet, il y a de la gelée blanche. Le petit déjeuner est très bien: café, viennoiseries, fruits frais. Nous retrouvons Vincent, Andrey et Annie. Brigitte reste dans sa chambre aujourd'hui. Vincent lui a commandé les repas à domicile.
Notre bus et le guide arrivent vers 7h30. En route pour les terrasses de Baishui. Ces "terrasses d'eau blanche" pour les chinois sont un des hauts lieux de la culture Dongba. Situées à 150 kms de Shangri-la, soit 2,5h sur la vieille route pour Lijiang, il faut passer 4 cols avant de les atteindre.
Il fait froid dans le bus, mais notre chauffeuse, qui porte mal son nom ce jour là, n'arrive pas à régler la climatisation.
Le guide Dashi est toujours aussi peu loquace. Il est assis à l'avant du bus et psalmodie des prières tout en triturant son chapelet et en se balançant d'avant en arrière. Et ça dure, et ça dure! Les musulmans avec leur prières de rien du tout ne font pas le poids face à un bouddhiste tibétain.Il a comme je vous l'ai dit étudié dans un monastère népalais. Seuls les garçons, comme c'est étrange, peuvent étudier et encore dans un couvent.
On passe un premier col à 4000m . Il fait vraiment froid bien que le ciel soit bleu. Nous traversons maintenant un village Yi à 3000m où les femmes portent un chapeau noir extraordinaire. Autour de nous les montagnes culminent à 6000m.
La route est étroite, les virages nombreux et les précipices vertigineux mais notre chauffeuse nous inspire une totale confiance.
Après 3h de route, nous arrivons devant les cascades. Vues d'en bas elles ne paient pas de mine et je me demande si on a eu bien fait de venir.
On commence notre grimpette, nous à pieds, Andrey qui est fatigué, avec un de ces célèbres petits chevaux sur un tronçon jusqu'au pied des cascades. Après il lui faut marcher comme nous.
Nous grimpons tout en soufflant à cause de l'altitude. Notre guide taiseux continue à prier tout en marchant et; pour se faire remarquer ou pour fortifier sa musculature ou pour nous ridiculiser; monte en faisant des sauts comme une grenouille.
Une fois arrivé là haut, le spectacle est magnifique.
Les terrasses  sont composées de carbonate de calcium déposé par l’eau de la source de la montagne qui s’écoule successivement sur chacune d'elles. Elles ressemblent à du marbre blanc.
D'après la légende,le fondateur de la culture Dongba s’était installé ici  à son retour du Tibet. Depuis, les gens considèrent ce lieu comme un sanctuaire. Tous les ans le 8 février, « er yue ba », en chinois (littéralement deuxième mois huitième jour), les Naxi se rassemblent là . Ils dansent, chantent et offrent des poulets en sacrifice aux dieux de la montagne et de l'eau.
Comme par hasard le 8 février est le jour anniversaire de Jacky. Il y a anguille sous vasque
L'eau  de ces dernières est de couleur différente selon les endroits: bleue, verte, transparente. Et miracle il y a très peu de touristes.

Andrey qui n'a jamais vu de telles formations géologiques pense qu'elles ont été façonnées par l'homme.Il a du mal à croire qu'elles sont naturelles. Il aurait fait un bon Dongba!
 Tout ça est créé par une petite sources où les Naxi viennent déposer des petits chiffons et brûler de l'encens que leur vend un vieil homme qui habite là.
Après cette visite, nous prenons un repas tibétain dans le petit village au pied des cascades.On a mangé pratiquement que des légumes. C'était très bon et pas cher, 80 Yuans pour 5 personnes. Comme d'habitude, ni le guide ni la chauffeuse ne mangent avec nous. Vincent visite ensuite une guest house qui même si elle est rustique lui parait convenir comme étape dans un prochain voyage.
Sur le chemin du retour, nous traversons un village où il y a beaucoup de maisons tibétaines luxueuses. On pense que ce sont des maisons appartenant à des chinois riches. Notre guide nous dit que non, que ce sont les tibétains eux mêmes qui les bâtissent en s'entraidant. On n'y croit pas un instant, les paysans ont l'air si pauvres!. En fait plus loin on voit un panneau où il y a écrit en anglais :"Construction du premier village économique financé par le gouvernement au sein d'un grand parc naturel touristique". Soit le guide est ignare, soit il se fout de nous!
Plus loin des femmes collectent des  bouses de yack dans des paniers tandis que les hommes essaient de préparer un terre, qui a l'air bien dure, pour les prochains semis de seigle. Les enfants s'occupent eux des yacks et des cochons noirs qui dérivent quand même un peu sur la route.
Nous nous arrêtons maintenant dans un village où les maisons paraissent authentiques. Un paysan nous invite à rentrer chez lui. Devant la demeure des yacks sont attachés.
 A l'extérieur se trouve de grandes claies pour sécher le fourrage.

Passé la porte, on se retrouve dans un cour avec au fond la maison traditionnelle sur deux étages . Les décorations du fronton sont magnifiques.
La famille est ravie de se faire photographier et nous propose de venir prendre le thé. On refuse poliment car on ne veut pas s'imposer.
Voilà, nous voilà de retour à l’hôtel. Il est 16h, Jacky va se promener et je farniente au soleil sur le balcon.
A son retour, Jacky essaie le luxe de la baignoire pour ce relaxer avant la dure journée de demain, le voyage du retour. On a fait 900 kms de bus depuis Dali. Si on ajoute les 1600 kms d'avant, ça commence à faire pas mal.
Le soir arrive, nous descendons chaudement vêtus au restaurant. On a choisi ce soir un barbecue de yack. Le serveur nous demande  le type de cuisson puis commence à nous servir des plats de légumes. Contrairement à tous les repas que nous avons eus, il nous les amène un par un et avec un temps d'attente très long. 2h après, le serveur ayant disparu , nous nous levons de table pensant que le repas est fini. On n'aura pas vu notre barbecue.
Maintenant, au lit car la journée prochaine va être dure: plein d'avions, plein d'embarquements, plein d'attente...





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