法国
Cela veut se prononce "fǎguó et veut dire pays des lois. Comme je ne suis pas très fort en dessin, je tire un peu la langue.
Les cartes postales arriveront à bon port!
Voilà c'est l'heure du petit déjeuner qui se révèle le meilleur depuis le départ avec du bon café, plein de fruits frais, et cela au bord d'un joli petit jardin avec un cours d'eau, des poissons, des mainates. Brigitte nous a rejoint, elle a l'air d’aller mieux, de moins tousser mais elle peine toujours beaucoup pour marcher.
Il est maintenant temps de quitter Lijiang direction Shangi-la dans la partie tibétaine du Yunnan. Notre chauffeuse galère toujours autant pour sortir de ce dédale de petites ruelles. Je donne mes cartes postale à Sin Ye car je n'ai pu trouver de boîtes aux lettres. J'espère qu'elles arriveront à bon port!
Nous rencontrons très rapidement notre premier embouteillage de la journée. Il est dû au fait que des gens élaguent des arbres et stockent les branches sur la route et ceci sans panneaux de signalisation et sans personne pour gérer la circulation. Comme toujours c'est chacun pour soi. On commence à attaquer la montagne. Le bus s'arrête pour faire une provision d'eau pour le système de freinage. La maison près de laquelle on est arrêté est en construction. C'est très hétéroclite. Il y a dans les murs des parpaings, des briques cuites, des briques crues. On continue notre grimpette. Il y a beaucoup de camions en rade sur le bord de la route. Souvent ils sont chargés au moins à deux fois leur maximum. pas étonnant qu'ils tombent en panne à cause de la surchauffe.
Au col on s'arrête. Le point de vue est sublime. On aperçoit tout au fond le Yangtsé .
De ce côté du fleuve ce sont les Naxi, de l'autre côté les tibétains. Ces deux ethnies se sont battues pendant des siècles. Stone Drama(si j'ai bien compris notre guide), le village où nous arrêtons a été le théâtre d'une grande bataille qui a vu la victoire des Naxi. Mais il y a eu beaucoup de morts. C'est pourquoi ils ont érigé une stèle commémorative avec d'un côté le nom de tous leurs morts et de l'autre une supplique pour qu'il n'y ait plus jamais de guerre.
C'est jour de marché, nous en profitons évidemment. C'est un vrai marché avec de vrais gens pas comme à Lijiang hier.
Le petit cochon me fait penser à la 3ème réincarnation dans le romand de Mo Yan "La dure loi du Karma"
On traverse une ville où il y a plein d'immeubles construits récemment mais pas encore occupés. Ils sont déjà délabrés. C'est bizarre mais c'est fréquents en Chine. Dans les 11% de croissance annuelle il y doit y en avoir 30% qui ne sert à rien comme ici ou qui fonctionne très mal comme les TGV.
La vallée devient de plus en plus encaissée. Nous sommes à nouveau pris dans un embouteillage à la chinoise car un camion s'est renversé au milieu de la chaussée, en pleine ligne droite.
Il nous faut à peu près une heure pour en sortir. Au village d'après Sin Ye et la stagiaire nous quittent. C'est dommage c'était une très bonne guide très à l'écoute et qui nous a beaucoup appris sur les Naxi. Nous récupérons notre nouveau guide, le 3ème de la semaine. C'est un tibétain. Il s'appelle Dashi et ne parle qu'un anglais qu'on a du mal à comprendre. Il l'a étudié dans une lamaserie au Népal. D'après moi il devait dormir ou prier pendant les cours d'Anglais.
Il se la joue un peu avec son look. C'est sur qu'à Courchevel il rendrait jaloux bien des moniteurs de ski! Il a au poignet gauche un chapelet de prière.
Quelques minutes plus nous voilà aux gorges du "Saut du tigre". La légende veut qu'un tigre ait sauté par dessus ces gorges pour échapper à ses poursuivants. Le fleuve est bas car c'est la saison sèche, mais en temps de crue il monte jusqu'à la statue.
Nous descendons dans les gorges. Ça va, il n'y a pas trop de touristes. De plus, leur nombre diminue très vite dans la descente car il y a un sacré dénivelé et il faut remonter ensuite.
Même si ce sont les basses eaux, le fleuve est impétueux. Mieux vaut ne pas tomber à l'eau. Le bruit est assez terrifiant.
Les montagnes qui surplombent la gorge sont hautes de plus de 5000m.
Brigitte est descendu en chaise à porteurs car il lui aurait été impossible de se déplacer sur cette distance. Si la descente a dû lui paraître effrayante avec le tangage, la remontée semble très difficile pour les porteurs qui s'arrêtent souvent. Et tout ça pour 20 yuans!
Il y a en fait 3 gorges qui se suivent et qui peuvent être parcourues à pied en cette saison. Ce doit être une jolie randonnée.
Voilà, après un repas sympathique à base de yack séché et de toutes sortes de légumes, on commence notre ascension vers Shangri-la. De 1700m on va grimper jusqu'à 3400m en 3 heures de route. En fait, je ne sais pourquoi, si ce n'est pour attirer les touristes, la ville de Zhongdian a été rebaptisée Shangri-la très récemment Ce mot veut dire "le monde perdu" titre du roman de James Hilton. Je fais le fort, mais je ne connaissais pas cet auteur jusqu'à ce jour.
Durant tout le trajet notre guide se montre assez taiseux. Contrairement à Li Ping ou Sin Ye il ne donne aucune information sur la culture et les traditions tibétaines ou sur les villages traversés.
A 3000m, il y a encore de la végétation.Les forêts de conifères paraissent grimper jusqu'à 5000m. Dire qu'en géographie, on nous apprend que la limite des arbres est à 1800m!
Il y a aussi des champs de seigle qui sera planté au mois d'avril pour faire du pain noir. Plus question ici de maraichage. Il y a aussi des chèvres à la fourrure très épaisse ainsi que quelques yacks qui paissent. Au milieu ces petits chevaux très laineux utilisés dans les caravanes du thé.L'air commence à devenir frisquet. A partir de maintenant il n'y a plus que des villages tibétains.
Nous en traversons un. Les maisons sont très grandes à deux niveaux. Beaucoup de cochons noirs cherchent leur nourriture où ils peuvent y compris sur la route.
Voilà Shangri-la. Nous quittons notre bus et grimpons dans un bus local pour aller visiter le monastère de Songzanglin. Ce monastère est aussi appelé aussi petit Potala en référence au Potala de Lassa. Construit au XVII ème siècle, il a été détruit plusieurs fois, notamment durant la révolution culturelle. Les autorités chinoises sont en train de le rénover comme ils savent le faire dans le style parc d'attraction spécial touristes. Le temple lui même est perché sur une colline. Il est entouré d'une multitude de maisons où vivent uniquement des moines au nombre de 700. Le tout est entouré de remparts et il faut payer pour la visite. Nous grimpons les 142 marches pour arriver au pied du temple. A 3400m d'altitude cela demande un bel effort. L'intérieur du temple est très chargé. Les églises baroques de chez nous passeraient pour des temples luthériens à côté. Il y a beaucoup de moulins à prière, d'autels à offrandes. Ici il ne faut pas prononcer le nom du dalai lama sous peine d'emprisonnement, tarif 4 ans. Notre guide nous souffle qu'il y a des caméras et des micros partout. Un moine bien gras, le trésorier sûrement compte ses liasses de billets avec un sourire béat tandis que des novices aux joues roses s'agitent dans tous les sens. Je ne mettrai pas ma main au feu, mais la pédophilie doit être très présente dans cette communauté vouée à la chasteté. Notre guide considère ce temple avec dédain si ce n'est dégoût. Il nous dit qu'il ne le fréquente pas. Il préfère les petits temples de village.
Nous redescendons à l'entrée où nous attend Brigitte. La
lumière est magnifique dans un tel ciel d'orage. Dans un magasin tenu par
des moines, nous achetons quelques babioles, mon moulin à prière entre autre.
Le moine qui m'a servi essaie de m'arnaquer en rendant la monnaie mais ça ne
marche pas
La petite place où nous attendons le bus local est occupée par une famille de cochons noirs.
Voilà, il est 18H30 l'heure de rejoindre notre hôtel situé en dehors de la ville. Le paysage est un paysage de steppe. Nous sommes arrêtés un peu plus loin car un paysan a versé son chargement sur la route et il est en train de tout remettre. Le chargement consiste en broussailles rabougries qui mélangées à de la bouse de yack fera plus tard du terreau.
Voilà enfin le Banyan Tree Hôtel à la réception somptueuse. Il s'agit d'un ensemble de maisons tibétaines restaurées. Chacune abritant deux suites. On entre dans chacune d'elle par une porte donnant sur un patio intérieur.Au rez de chaussée se trouve la salle de bain immense (au moins 100m2 )avec baignoire, douche, WC, lavabo, etc.
A l'étage, accessible par l'intérieur depuis la salle de bain ou de l'extérieur depuis le patio, se trouve la chambre avec un lit immense et un espace salon avec bureau, télévision, accès internet.
Nous nous rendons au restaurant qui est à l'image du reste, très zen avec des tables en bois et des fauteuils très confortables.
Il y a une multitude de gens pour nous servir. Au menu fondue tibétaine avec du yack, des champignons des légumes, du poulet, le tout dans une très bonne sauce. Après ce repas un peu onéreux à mon goût, 300 yuans par personne, le prix d'un repas pour 6 en temps normal, nous regagnons notre chambre. Brigitte qui s'est faite transporter par un voiture électrique en fait de même pour le retour.
Jacky est toute barbouillée à cause de l'altitude. Elle se couche vite pour éviter la nausée. Je vais prendre une douche et je la rejoins. Elle dort déjà.
Je mets le réveil car demain on doit se lever très tôt.
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