Samedi 19 Mars: Dali, Xizhou,Dali

Il est 5h du matin, nous sommes réveillés par la musique d'ascenseur diffusée dans le wagon. Les lumières sont allumées plein pot. Nous avons tous dormis à peu près bien sauf Vincent et Andrey qui ont manqué un peu d'oxygène et de place tout en haut dans leur scouchettes. Le temps d'aller aux toilettes (2 pour 72 personnes qui ont toutes envie d'y aller en même temps), de ranger les affaires, de plier les draps et la couverture (ça on sait faire depuis le transsibérien) on arrive à Dali à 350 kms de Kunming. La sortie du train se fait sans encombre. Nous y avons abandonné lâchement nos chapeaux chinois, tout comme Andrey, car ils devenaient trop encombrants à trimballer. Sur le parvis de la gare on retrouve notre nouveau guide, "Sue" un homme de l'ethnie Bai qui ne parle qu'anglais et notre chauffeur qui est une jeune femme à l'air très sympathique.
Après un petit déjeuner dans un restau sympa à base de café au lait et de toasts, nous rejoignons notre hôtel. C'est un hôtel immense occupé par des centaines de touristes chinois. Le hall d'accueil ressemble à un cathédrale baroque, les fauteuils qui s'y trouvent sont très massifs.
On se perd dans les couloirs, mais bon les chambres sont confortables. On prend une bonne douche et on donne nos affaires à laver. Il était temps car on n'avait pas emmené beaucoup de vêtements. Il ne fait pas beau, le temps est à la pluie, mais il fait doux.
Nous voilà dans notre nouveau bus. Notre chauffeuse, je préfère ce terme lorsqu'il s'agit d'une femme, est de l'ethnie Nashi et doit être bouddhiste. Il y a en effet un magnifique moulin à prière en faux or, dit aussi toc massif,  qui tourne à toute allure sur le tableau de bord. Il fonctionne à l'énergie solaire.Il n'y a que moi et Vincent pour le trouver beau. D'ailleurs j'en achèterai un plus tard pour mettre sur le tableau de bord de ma voiture..

Notre chauffeuse donc, est très attentionnée et conduit très bien. Elle ralentit sur les nids de poule, pour ne pas les écraser peut-être? Nous nous sentons en sécurité avec elle. Je crois qu'on va pouvoir apprécier les paysages en toute quiétude.
Nous longeons le lac Erhai qui a la forme d'une oreille, d'où son nom. Je frime car je ne sais pas comme on dit oreille en chinois. C'est un très grand lac de 250 km2. Notre but est le village de Xjzhou de la minorité Bai, situé à 20 kms de Dali. Ce jour là, on a encore de la chance, il y a un marché très animé.
Devant son étal un artisan fabrique à la demande de l'huile de colza à l'aide d'un petit pressoir. A côté se trouve un marchand d'épices et de thé. C'est plein de couleur et ça sent bon.


 On peut même manger dans la rue!
Les étals de légumes souvent inconnus et de fruits sont nombreux .

Il y a énormément de monde mais aucun touriste, en tout cas occidental. Les gens nous regardent avec curiosité mais se laissent volontiers photographier.Les clientes aussi bien que les marchandes représentent toutes les ethnies: Hani, Bai, et Hui. Les Hui sont musulmans.
Je tombe en arrêt devant un tas de chocolats. En fait ce ne sont pas des chocolats mais des petits pains de sucre.

Il y a même des pattes de poulet en sauce.
Un vendeur pakistanais, perdu au milieu de tous ces chinois, vend des babioles style  "tout à un euro". Ça fait bizarre!
Notre guide nous mène dans un endroit spécial touriste où se joue une partition du folklore local  "la cérémonie des 3 thés". Ce sont les 3 thés que l'on fait boire à la jeune mariée lors de la cérémonie du mariage:
Thé très sucré pour le mariage, thé amer pour la vie conjugale et moitié sucré moitié amer pour la fin de la vie.
Les touristes chinois n'arrêtent pas de prendre des photos des danseuses qui posent comme si elles étaient des mannequins. Une espèce de monsieur loyal présente chacun des 3 tableaux qui se finit par une dégustation de thé. Je n'aime pas beaucoup le thé et je trouve le spectacle un peu juste.
Nous prenons ensuite un taxi local pour aller visiter un hôtel situé à l'extérieur du village. J'ai un peu honte de voir ce petit cheval véhiculer tant de personnes.

La pauvre bête arrive tout de même au "Linden Hotel" . Cet hôtel est bâti selon l'architecture des maisons Bai. On ne comprend pas trop pourquoi, mais notre guide refuse de rentrer et se tient à l'écart à l'extérieur. L'hôtel est tenu par un américain. Ce ne doit pas être évident pour lui face à l'administration chinoise. Il est très accueillant et semble étonné que l'on comprenne et surtout parle l'anglais sans trop de problèmes. Il nous dit que c'est rare pour des français. On visite ce havre de paix en regrettant de ne pas y rester dormir. On l'échangerait bien contre l'usine à touristes qui nous attend à Dali.


Comme dirait Annie, le lieu est édénique. C'est vraiment la magie des lieux.
Nous quittons l'endroit pour le bord du lac où nous allons assister à une pêche au cormoran.
On se répartit dans deux barques différentes.Notre rameur a une sacrée dégaine.

La barque des pêcheurs nous suit avec sur ces flancs une dizaine de cormorans. Une fois au milieu du lac, les pêcheurs se mettent à taper sur le bateau avec une gaule comme si c'était un instrument de musique et à chanter un air lancinant. Les cormorans se jettent à l'eau à la recherche de poisson.
Dès qu'il en a un, le cormoran s'envole pour lâcher le poisson dans l'épuisette que lui tend le pêcheur.
Enfin quand il veut bien le lâcher. Celui là préfèrerait le garder pour lui et le dispute âprement au pêcheur.
Le spectacle est magnifique. Avant de rentrer, nous nous mettons à l'abri dans des roseaux près d'une île. Les cormorans semblent bien apprivoisés et se laissent prendre en photo.




Notre rameur prend un morceau de roseau, le porte à ses lèvres et nous joue des airs de son folklore. Je l'enregistre et lui fait écouter ensuite. Il est ravi et nous fait du coup un bis de sa représentation. Enhardis, les pêcheurs se mettent à chanter l'air qui avait été joué.
Il nous faut maintenant rentrer, le vent s'est levé et nos rameurs doivent faire un gros crochet pour ne pas l'avoir de face. Ils doivent avoir l'habitude de ce genre de situation car ils s'en sortent fort bien.
Arrivés à bon port, c'est le cas de le dire, nous reprenons la route jusqu'au village Bai de Zhoucheng.
Nous faisons arrêter la chauffeuse car nous venons d’apercevoir du linge étrange étendu au soleil. En fait il s'agit de nouilles que les gens mettent ainsi à sécher.

Nous nous arrêtons à Zhouchengun devant un petit restaurant. Vincent a passé les mêmes consignes qu'à Li Ping: pas de lieu spécial touriste et c'est lui qui choisit les plats. Le résultat est très bon: nouilles frites, soupe de poisson avec du soja et des tofus, travers de porc.
Pour digérer nous allons visiter une fabrique artisanale de batik. La technique ancestrale est simple: les motifs sont dessinés sur une grande feuille quadrillée. Une personne, ici une vieille femme, fait des nœuds très serrés sur chaque point du canevas qui ne doit pas recevoir de la couleur, ici de l'indigo.


Une fois tous les liens effectués, il y en a des centaines, le tissus est mis dans une marmite où bout le liquide coloré.
On dénoue tous les liens (la jeune fille de la première photo) pour voir apparaitre le motif.
Puis le tissus est mis à séché.
Après un café maison ou plutôt un café bus (eau chaude du themos et nescafé ou les bons  capucinos d'Annie) nous regagnons Dali. Dans la banlieue, à côté des pagodes de la dynastie Tang,  Il y a deux  grandes statues dorées. La légende veut qu'à cette époque le lac Erhai débordait tout le temps par la faute de deux dragons qui s'étaient installés au fond. Les inondations étaient catastrophiques. Un jour arrivent deux aigles qui attaquent les dragons et leur crèvent les yeux. Ceux-ci effrayés quittent les lieux. Les inondations cessent. En reconnaissance les habitants ont bâti une pagode avec une grande statue d'aigle.

De profil, je trouve que l'aigle ressemble au "road runner" de Tex Avery
Nous voilà maintenant revenus à notre hôtel usine. Il n'est que 17h mais notre guide prétextant une soirée de mariage nous laisse. Andrey et Brigitte, qui tousse de plus en plus, se sentent fatigués et décident de rester se reposer dans leur chambre. Nous choisissons de partir déambuler dans la ville.
Nous passons devant un hôtel magnifique dans une rue réservée aux étrangers. Il n'y a pas si longtemps encore les étrangers ne pouvaient se promener que dans certaines rues. Plus loin est signalée une église catholique. Sur l'insistance de Jacky nous nous y rendons tous. Le spectacle est surprenant. Si ce n'était la croix, on se croirait devant une pagode.


L'intérieur de l'église est très soft. L'architecture est en bois et il n'y a aucune bondieuserie si ce n'est une ou deux petites fresques.
Il est temps de retourner à l’hôtel récupérer les autres . Jacky et Brigitte trop fatiguées préfèrent se coucher. Nous partons donc Vincent , Annie, Andrey et moi rejoindre un restaurant pas loin que nous a signalé notre guide. Andrey a profité de son moment de repos pour aller chez le coiffeur. Il pleut légèrement lorsque nous sortons du restaurant excellent et au prix honnête. Je regagne notre chambre. C'est facile j'ai mémorisé le trajet: Du hall d'entrée 50 mètres à droite, continuer 20m le long du ruisseau et à droite prendre l'ascenseur jusqu'au 2ème, 50 m tout droit puis 30 m à gauche et on y arrive. Jacky dort et a du mal à respirer.Après une bonne douche je me couche.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire