Mardi 15 Mars: de Puzhehei à Jianshui

Il pleut ce matin. L'air est un peu frisquet mais cela ne nous empêche pas de prendre notre petit déjeuner au bord de l'eau.
Le retour à l'hôtel est catastrophique pour Brigitte qui glisse en faisant le grand écart dans le couloir. Ces ahuris avaient laissé les fenêtres ouvertes malgré la pluie. Faut croire que les chinois ne glissent pas sur un sol mouillé.
Elle souffre beaucoup et a du mal à se relever. Il lui faudra une bonne heure avant de faire un mouvement. Elle regagne péniblement le minibus avec l'aide de Vincent. Il s'avèrera après examen à son retour en Suisse qu'elle avait une double déchirure des ligaments au niveau des cuisses. Nous reprenons la route direction Jianshui. La pluie a rafraichi l'atmosphère. Il ne fait pas chaud dans le bus et cela nécessite un peu de chauffage. Je ne comprend pas que le chauffeur klaxonne chaque fois qu'il double un véhicule.
Vincent à acheté un gros thermos comme celui de la maison d'hôte de Bamei, ainsi que des tasses en plastique. Lorsque le chauffeur s'arrête prendre du carburant, nous nous offrons thé, nescafé ou cappuccino qu'Annie a emmené dans ses bagages avec quelques petits gâteaux. Nous offrons des calissons à Yang qui en est toute émue. C'est un peu sa madeleine si j'ose dire.
Nous rejoignons la grande route de Kunming à Jianshui. Il y a énormément de camions dans les deux sens, c'est assez effrayant!
Ouf, un arrêt restaurant dans un cadre très agréable au bord de l'eau.
Chaque porte donne accès à une salle avec la traditionnelle table ronde au plateau tournant. Nous avons droit à la plus éloignée de l'entrée mais Yang apitoie le gérant sur le sort de Brigitte et nous gagnons la plus proche. Parmi les nombreux plats, pieds de porc au caramel. Je crois me souvenir que seuls Andrey et moi y avons goûté et les avons trouvés délicieux.
Nous reprenons la route. Nos pas, pardons nos pneus, nous mènent à un village Miao que nous visitons sous la pluie. Andrey se fait copain avec tous les chiens, fort laids au demeurant, qui le suivent en remuant la queue. Nous passons devant une école. C'est la récréation et les enfants qui sont dans la cour veulent sortir nous voir, tellement on excite leur curiosité. L'instituteur refuse un petit moment puis leur ouvre la porte pour qu'ils puissent nous approcher.

Nous continuons notre ballade sous la pluie et arrivons devant la cour d'une maison de brique assez pauvre où une dame âgée nous invite à entrer. Elle se fait un plaisir de se laisser photographier devant la porte de sa maison. Au dessus de la dite porte se trouve un curieux "chasse mauvais sort". Un miroir et une paire de ciseaux.
L'ancêtre porte le chapeau traditionnel et de magnifiques guêtres brodées. Sa petite fille arrive quelques instants plus tard, elle porte dans le dos un bébé installé dans un splendide porte bébé .
Elle est suivie par son autre enfant, une petite fille. Contrairement aux chinois Han, les Miao peuvent avoir deux enfants. La jeune maman nous dit avoir 22 ans. Comme nous la complimentons sur la beauté de son porte bébé, elle entre dans sa maison et en ressort prestement en nous proposant à la vente plusieurs de ces derniers. Brigitte et Annie en achètent chacune un. La petite fille a revêtu le chapeau de fête de sa mère.
La grand mère nous invite ensuite à visiter sa maison. Les pièces sont sombres car il n'y a pas de fenêtre. La cuisine est un véritable capharnaüm. 
Elle est séparée de la chambre par des rideaux en plastique aux couleurs criardes, sûrement pour mettre un peu de lumière.
La fille de l'ancêtre et donc la mère de la jeune maman nous a rejoint. On a devant nous 4 générations de Miao. Nous leur achetons des petites sacoches ou aumônières brodées. Nous les quittons très contentes.
Le village est vraiment pauvre et les rues boueuses, la pluie n'arrange rien. Bizarrement, il y a une grande maison bleue moderne qui surplombe les humbles masures. Yang nous dit que ce sont des villageois qui l'on faite bâtir avec l'argent qu'ils ont récupéré en compensation de leur fils mort dans un accident de travail je crois. Triste privilège!
Nous reprenons la route pour Jianshui. Dans la banlieue nous traversons les quartiers musulmans avec les enseignes écrites en arabe. Cela fait drôle après des centaines de panneaux chinois. Il y a plusieurs mosquées modernes et gigantesques avec au moins 4 minarets chacune. A côté la mosquée de Paris ressemble à une chapelle.
Nous arrivons à notre hôtel dans la vieille ville. Il est très agréable et très confortable.
Le temps de poser nos valises, nous allons visiter sous la pluie les jardins de la famille Zhu quelques mètres plus loin.
Il fait de plus en plus frais. Yang nous dit qu'il a neigé à Kunming hier soir.
La famille Zhu a acquis sa fortune, à la fin du XIX siècle , sous la dynastie Qing dans l'exploitation de mines d'étain  et le négoce. Ils ont fait bâtir pour montrer leur puissance une demeure de près de 2 hectares comprenant 40 cours intérieures, des pavillons et des jardins. Ayant choisi le mauvais camp de la contre révolution vers1911, ils ont été chassés. Après avoir servi entre autre de garnison, l'ensemble a été restauré pour devenir un musée. Une partie a été aménagée en hôtel. Chaque patio possède un arrangement différent de plantes. Il y a le patio des marguerites, celui des bambous, etc. Les arbres sont torturés à la chinoise pour avoir des formes très particulières.
Les portes et les murs des habitations sont décorés de sinogrammes associés à des peintures qui sont magnifiques.

Les sièges des fauteuils sont en marbre noir et blanc.
La visite des jardins s'achève. Nous déambulons sous la pluie dans les rues de Janshui. 
Il fait carrément froid et nous nous réfugions au chaud dans une boutique de "China Mobil" où Annie essaie d'acheter, avec l'aide de Yang, une carte de téléphone pour son portable afin de pouvoir téléphoner à sa famille à Shangai. On gagne comme ça une demie heure puis nous continuons courageusement notre périple jusqu'à la porte Est des remparts de la ville. C'est la seule des 4 portes qui est d'époque (je ne me souviens pas laquelle). Elle est en réfection.
Il est temps d'aller manger. Yang a trouvé un restaurant près de l'hôtel, car Brigitte a du mal à marcher. Encore une fois le repas est varié, très goûteux, et peu cher (300 yuans pour 7 personnes)
Après ça, une bonne douche et au lit.

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